je sens qu'on en redemande, voilà la seconde partie
CHAPITRE DEUX : DIALOGUE (première partie)
Voici la première partie d’un dialogue relatif aux armes que nous avons jugé très intéressant, et à ce titre ajouté à ce dossier.
Dialogue : partie une
Anaphocle : Cher maître, pourrions-nous aborder le délicat sujet des armes ?
Thrasymaque : Avec grand plaisir, jeune homme. Quoique, à la réflexion, je n’imagine pas que vous ayez un point de vue si différent du mien.
Anaphocle : Je crains que vous ne vous avanciez trop.
Thrasymaque : Comment cela ?
Anaphocle : La vérité vraie est que je souhaite la légalisation ainsi que la libre-circulation des armes à feu.
Thrasymaque : Jeune homme, vous déraisonnez. Voudriez-vous un retour au Far-West en France, ou à la violence meurtrière que l’on trouve en Amérique même encore de nos jours ?
Anaphocle : Ne s’agit-il pas là d’un phénomène –trop souvent exagéré, stigmatisé en Europe- intrinsèque aux Etats-Unis ? Vous en conviendrez aisément, je crois, en observant la situation en Suisse ou au Canada dont les nombres d’homicides avoisinent le nôtre (aux alentours de 1 pour 100 000 habitants et par an, [chiffres variant selon les années]) malgré une politique nettement moins prohibitive.
Thrasymaque : Sans doute, mais les Français ne sont ni les Suisses ni les Canadiens.
Anaphocle : Ils ne sont pas plus les Américains que je sache.
Thrasymaque : Je vous le concède.
Anaphocle : Et par-là que la légalisation des armes à feu ne signifie pas inexorablement une violence exacerbée?
Thrasymaque : Ma foi, vous m’y obligez. Pour autant, il me semble que l’une des particularités peu sympathiques de ces ustensiles consiste à donner la mort sinon à meurtrir son prochain.
Anaphocle : Il vous semble bien, maître Thrasymaque. De même qu’un couteau ou une voiture ou que la plupart des objets autour de nous dont un usage peut s’avérer létal, en quelque sorte. Or, vous ne préconisez nullement leur proscription.
Thrasymaque : Vous ne prenez pas en compte la fonction première ni des uns ni des autres.
Anaphocle : Permettez-moi alors de vous poser cette question fort naïve au demeurant : qu’est-ce que la fonction première d’un objet?
Thrasymaque : Celle qui motive l’achat ou l’acquisition, naturellement.
Anaphocle : Si je vous suis, la fonction première d’un objet diffère suivant les cas. Subrepticement, nous sommes passés de la fonction première d’un objet générique –
« la voiture », « le pistolet », « le couteau »- à celui d’un objet précis appartenant à l’individu X qui en use de la manière M.
Thrasymaque : Soit.
Anaphocle : En même temps, un autre individu Y propriétaire du même type d’objet peut en faire l’usage N.
Thrasymaque : Je le conçois.
Anaphocle : Si le véhicule, le couteau ou même les mains de X sont utilisés sans mettre en danger la vie de quiconque (vous pouvez envisager une voiture « écologique » si cela vous chante), et que parallèlement Y s’en sert pour massacrer la moitié du pays, vous viendrait-il à l’idée de saisir le véhicule, le couteau de X puis de lui trancher les mains?
Thrasymaque : Non, c’est là un châtiment inique qu’il ne mérite pas.
Anaphocle : Maintenant, remplaçons le couteau par une arme à feu, le raisonnement reste le même.
Thrasymaque : Je dois bien l’admettre.
Anaphocle : Ainsi, puisque nous avons vu ensemble que l’usage particulier que font certains individus de leur propriété ne joue aucun rôle sur la légitimité même de la propriété, on ne saurait s’opposer à la légalisation des armes à feu sans nier ne serait-ce que le droit fondamental de propriété privée.
Thrasymaque : Et bien…Laissez-moi penser à cela à tête reposée, il se fait tard, à demain.
Anaphocle : à demain…
CHAPITRE TROIS : DIALOGUE (seconde partie)
Voici la seconde partie du dialogue :
Thrasymaque : Auriez-vous l’obligeance de reprendre avec moi, je vous prie, notre discussion de tantôt ?
Anaphocle : Naturellement, maître.
Thrasymaque : Je vous remercie. Pour ne rien vous cacher, je crois déceler une faille dans le raisonnement que vous y avez tenu.
Anaphocle : Une faille ?
Thrasymaque : Ne suppose-t-il pas un usage des armes autre que le meurtre sauvage ?
Anaphocle : Précisément.
Thrasymaque : Lequel ?
Anaphocle : La légitime défense.
Thrasymaque : A la bonne heure. Mais contre qui ou quoi ?
Anaphocle : Contre toute violence, tout crime exercés à mon encontre, qu’ils soient légaux ou illégaux d’ailleurs.
Thrasymaque : Comment cela ?
Anaphocle : La liberté de porter ou de posséder des armes à feu découle, outre de la liberté de propriété, de la liberté de se défendre face à un agresseur.
Thrasymaque : Elle permet surtout aux agresseurs d’être armés.
Anaphocle : Cela ne change rien ne ce qui les concerne, ils trouveront quoiqu’il arrive un moyen de se procurer des armes par des trafics mafieux ou le marché noir-du moins tant qu’il subsistera la moindre liberté- laissant les honnêtes gens dépourvus à leur merci, l’effet dissuasif de ces armes entre les mains des citoyens brillant par son absence. Sans oublier que seuls les individus les plus vigoureux seront à même de remporter un combat à armes blanches ou mains nues, ce que vous qualifiez, si je ne m’abuse, de « Loi du plus fort ».
Thrasymaque : J’en doute.
Anaphocle : L’Amérique nous offre pourtant un bel exemple.
Thrasymaque : Allons donc.
Anaphocle : Vous n’ignorez pas que les dirigeants américains ont quelque peu malmené l’idéal des Pères Fondateurs, au point que les Etats et communes ont adopté au cours du 20eme siècle pas moins de vingt mille textes visant à contrôler, voire proscrire le port ou la propriété d’armes à l’instar de New-York.
Thrasymaque : Eh bien, je vous avoue que je l’ignorais.
Anaphocle : Je poursuis. En 1977, seuls huit Etats accordaient à leurs citoyens le droit de porter des armes dissimulées. De 1977 à 1992 dix autres Etats américains ont à leur instar libéralisé le port d’arme. Or, on observa une baisse significative des meurtres ( -7,7%, -20% en ce qui concerne la Floride de 1987 à 1992), des viols ( -5,3%) et des agressions violentes (-7,0%) d’après les conclusions de John Lott, directeur d’études à l’Université de Chicago, selon une analyse de 54000 données de criminologies de 3 054 communes (à lire dans More Guns, Less Crime, Chicago, University of Chicago Press, 1998).
Thrasymaque : Soit, soit.
Anaphocle : En restons-nous là ?
Thrasymaque : Non pas. Qu’appelez-vous la violence légale ?
Anaphocle : La violence autorisée ou exercée par des structures «politiques », légiférant et dirigeant la vie des citoyens.
Thrasymaque : Une illustration, peut-être ?
Anaphocle : La Shoah, la colonisation, le goulag, la Terreur lors de la Révolution, la répression politique… En faire la revue tient de l’inconcevable tant ces crimes sont légions.
Thrasymaque : Certes.
Anaphocle : Or, l’Histoire si cruelle soit-elle ne nous enseigne-t-elle pas que ces régimes mortifères ont toujours trait à la prohibition des armes, et tout spécialement des armes à feu ?
Thrasymaque : Eh bien…
Anaphocle : Pouvez-vous ne serait-ce que concevoir un Etat autoritaire ou totalitaire sans cette prohibition ?
Thrasymaque : Assurément non.
Anaphocle : Nous sommes donc en mesure d’affirmer sans se trouver péremptoires que la libre propriété des armes permet de se protéger de l’arbitraire du pouvoir ?
Thrasymaque : Je vous l’accorde.
Anaphocle : Ainsi, car le droit de posséder et porter les armes, loin de rendre les truands plus puissants, relève du droit d’autodéfense, garant efficace de l’ensemble de nos libertés face aux atteintes faites à notre personne ou à notre propriété et ce, que les malfrats soient d’essence individuelle ou institutionnelle, en dépourvoir quiconque s’avère la pire des incitations au crime à son encontre, un risque effroyable que l’on fait courir au nom d’une sacro-sainte et soi-disant « sécurité publique » sans aucune légitimité réelle.
CHAPITRE QUATRE : liste non-exhaustive d’arguments en (dé)faveur de la légalisation du port d’armes
Pour la légalisation Contre la légalisation
C’est une garantie d’autoprotection Le banditisme se verrait accru par cette légalisation
On peut s’assurer soi-même de la défense de sa famille Nous sommes dans un pays responsable, à ce titre nous devons accepter de ne pas posséder des objets dangereux pour la communauté
Nous sommes dans un pays qui se veut libre, à ce titre nous devrions pouvoir posséder ce que nous souhaitons « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres »
En ce moment, un sentiment d’insécurité flotte dans l’air La police utilise les armes pour rassurer la population et la protéger
Certes il y aurait plus de possesseurs d’armes, mais plus seraient déclarés : c’est une manière de lutter contre les armes non-déclarées On ne sait pas à quel type de personne on vendrait les armes, peut-être à des inconscients ou des dérangés mentaux !
Nos héros sont pour la plupart détenteurs d’armes, de Tintin à Lara Croft en passant par James Bond et Lucky Luke ; est-ce un mal que de vouloir leur ressembler ? Les enfants, influençables, voudraient imiter leurs héros de jeux vidéos et bandes dessinées
Les jeux vidéos actuels sont basés sur la guerre, on est donc conscients des actions des armes On assiste à une banalisation de la mort avec les jeux à résurrection instantanée !
Si l’interdit disparaît, la tentation s’échappe avec ! L’exemple des tueries aux USA devrait nous servir d’exemple !
Ce ne sont pas les armes à feux qui augmenteraient les crimes, car des objets tranchants ou contondants sont déjà en circulation libre, ainsi un crime est de toute manière faisable. Les identifications des criminels seraient très délicates car les crimes perpétrés de plus loin que s’ils l’avaient été avec un objet tranchant ou contondant et donc les fuites seraient privilégiées
Certaines armes sont légalisées chez nos voisins mais pas chez nous, c’est du n’importe quoi ! (sic) Il faudrait convaincre nos voisins plutôt que de nous laisser influencer par eux, nous sommes libres avec une identité propre à nous !!
CHAPITRE CINQ : QUELQUES CHIFFRES
Nous avons jugé utile de mettre quelques données chiffrées de l’incidence des armes sur l’avais de tout les jours (nous reprenons ici les chiffres d’une étude sérieux menée en Wallonie, en 1998 sur 5500 jeunes) nous avons ajouté entre parenthèses le nombre d’élèves de notre classe (sur 21) qui affirmeraient à ces informations si notre classe avait été dans cette moyenne:
-13% des jeunes déclarent avoir porté sur eux un poignard lors du dernier mois (2 à 3)
-11% des jeunes déclarent avoir porté sur eux une bombe lacrymogène lors du dernier mois (2)
-6% des jeunes déclarent avoir porté sur eux un coup de poing américain lors du dernier mois;(1)
-4% des jeunes déclarent avoir porté une arme à feu lors du dernier mois (1)
-7% des jeunes déclarent avoir porté sur eux une autre arme lors du dernier mois. (1)
-14% déclarent avoir porté cette ou ces armes à l'école au moins une fois dans le dernier mois. (3)
En Belgique, on estime à 380 par an le nombre de décès causés par les armes à feu.
CONCLUSION
Voilà, nous en sommes arrivés à la fin de ce travail, non sans un certain soulagement, au vu du travail qui nous attendait… Les répercussions sur nos esprits furent différentes, un passant d’un avis catégorique à un indécis, un autre se confortant dans son opinion…Cela nous aura au moins permis de mettre des arguments derrière des conceptions plutôt morales…
Certaines questions sont toutefois demeurées sans réponses, sans doute à cause de leur complexité…
En conclusion, on peut déclarer que le port d’armes est un problème apparemment insoluble car il existera toujours des hommes qui se permettront de passer outre les lois et d’autres qui voudront se protéger de ces derniers.
TABLE DES MATIERES :
Page de garde……………………………………………...p1
Introduction………………………………………………..p2
Chapitre 1 : ………………………………………………..p3
1.a) définition……………………………………...p3
1.b) Réglementation………………………………..p3
1.b)1. Au Brésil……………………………..p3
1.b)2. En Suisse……………………………..p3
1.b)3. En France…………………………….p4
1..b)4. En Belgique……………….…………p6
Chapitre2 : dialogue (partie I)………………………….….p11
Chapitre3 : Dialogue(partie II)……………………….……p13
Chapitre4 :Liste de quelques arguments
pour/contre la légalisation du port des armes………..……p15
Chapitre5 : Quelques chiffres………………………………p16
Conclusion…………………………………………………p17
Table des Matières…………………………………………p18